Archives familiales

100 pages

«Archives familiales »: cette expression renvoie à un passé pluriel aux contours flous et aux contenus divers, on ne pense pas toujours à des écritures de soi. Et pourtant… Si la décision de choisir ce thème pour les Journées APA de mai 2025 tenues à Ambérieu a été prise à l’unanimité et avec enthousiasme, si elle a été partagée avec le même enthousiasme par les partenaires européens de l’APA, invités à participer à ces Journées, c’est qu’à l’APA, comme dans les autres archives de l’EDAC, ont été déposés des journaux, lettres ou récits, écrits par des membres de même famille, parfois sur plusieurs générations. Ils ont été déposés en un seul envoi ou à plusieurs dates, par un seul déposant ou par plusieurs. Leurs histoires s’entrecroisent et se répondent. Ces textes ont parfois des liens entre eux (par exemple, correspondances de guerre), ou ils n’en ont pas ; au-delà de l’intérêt propre à chaque texte, ils ouvrent des pistes de réflexion qui attirent de plus en plus de chercheurs.

Les archives familiales posent de multiples problèmes de méthode, pour leur conservation, leur traitement, leur classement ; elles couvrent un champ à mieux définir, à mieux explorer. Cette question est abordée dans ce numéro par l’article d’une archiviste professionnelle, mais y répondent aussi les expériences pragmatiques décrites par les déposant(e)s. Les intervenantes aux deux tables rondes proposées sur ce thème pendant les Journées ont éclairé le retentissement intime de certains textes écrits par des proches. Dans notre dossier, nous avons regroupé les articles selon leur thème précis : les découvertes (qui déclenchent la démarche d’investigation, ou bien y aboutissent), la pléthore éventuelle (comment traiter toutes ces archives ?) et l’éternel dilemme : les conserver ou pas ?

Comment et pourquoi devient-on l’archiviste de sa famille ? Quand plusieurs voix de la même famille s’expriment, il est passionnant de percevoir comment elles se font écho, s’inspirent mutuellement, ou s’opposent, la lecture en réseau offrant des perspectives nouvelles. Ces fonds d’archives sont aussi ouverts sur l’avenir, la transmission constituant un appel à continuer d’enrichir la mémoire familiale.

Référence : ISSN 1168-4704 - FAR 100

Prix : 13,00 €

Disponible : Oui

Editorial

Le numéro 100 !

Assurément, voilà une étape qui méritait d’être célébrée : le centième numéro de cette revue… Elle existe en effet depuis octobre 1992, ayant été créée quasi simultanément avec sa maison mère, l’Association pour l’autobiographie. Alors bien sûr, elle a beaucoup évolué depuis cette époque, comme vous le raconte Bernard Massip dans son article de la page 15. Mais certains collaborateurs des temps héroïques continuent à y contribuer, à commencer par le président de l’APA (aujourd’hui président d’honneur), Philippe Lejeune.

Un an après la création de la revue, le numéro 4 de La Faute à Rousseau inaugure la formule du dossier thématique central, toujours en vigueur. Les thèmes de dossiers seront des plus variés : les rêves, les voyages, le secret, le corps, le travail… mais toujours croisés avec l’élément autobiographique. Peu après sont créées les rubriques Page blanche (descriptif d’une pratique spécifique de l’écriture de soi) et L’Événement (événement marquant de l’actualité autobiographique : parution d’un livre, sortie d’un film, exposition…) En 1997, la revue est naturellement présente à l’exposition tenue à la Bibliothèque municipale de Lyon, en concertation entre cette dernière et l’APA, « Un journal à soi (ou la passion des journaux intimes) ».

En 2000, Denis Dabbadie succède à Philippe Artières à la tête de la revue

jusqu’en 2010 ; Philippe Lejeune reprend d’abord le flambeau, puis la gestion évolue vers une direction collégiale par le comité de rédaction, comprenant une douzaine de membres. (Tout cela est exposé en détail dans le livre paru à l’occasion des trente ans de l’association, Chère APA).

À numéro spécial, sommaire spécial : une vingtaine de pages ont été ajoutées àla pagination habituelle pour faire place à une section exceptionnelle. Elle vous propose un abécédaire explorant la FAR sur le mode ludique, une évocation du travail énorme réalisé par les bénévoles et les groupes, un compte rendu de la collecte effectuée cet été sur le blog Grains de sel et intitulée « L’APA et moi », où chacun était invité à exprimer son rapport personnel à notre chère association.

Qu’il me soit permis, dans le même esprit, d’ajouter quelques mots sur le travail de coordination et de maquette dont je suis chargée depuis 2012. Treize ans, une quarantaine de numéros : un plaisir constant, un travail passionnant, réalisé dans un contexte amical et stimulant – plus qu’un travail, une mission !

Elizabeth Legros Chapuis

Sommaire

ÉDITORIAL
Le numéro 100 !

OUVERTURE
Page blanche
Sonia Goldie : Au jardin de la mémoire, interview de Gwenaëlle Robert

L’événement
V. Leroux-Hugon : Michelle Perrot, un parcours éclairant

SPÉCIAL N° 100
L’abécédaire de l’APA
Bernard Massip : La FAR, premiers numéros
Groupes et bénévoles : la force des liens
Denis Dabbadie : Cent phares
E. Legros Chapuis : Reconnaissance (la collecte « L’APA et moi »)

DOSSIER : ARCHIVES FAMILIALES
Claudine Krishnan : Introduction
Journées d’Ambérieu
Nancy Guri Duncan : Souvenirs de quelques journées APA
Li Gerhalter : Les journaux personnels, révélateurs des pratiques d’écriture du passé
Annie Rambion : Retrouver leur histoire
Anne Poiré : Kaléidoscope familial
Monica Soeting : Les journaux de la reine Emma des Pays-Bas
Marie-Laure Las Vergnas : Des « petites histoires » familiales à la « Grande Histoire »
Dominique Martre : L’histoire de l’usine bretonne de ma famille
Mireille Podchlebnik : Une enquête sans fin
Questions de méthode
Anne-Catherine Mouchet-Maître : Laissez parler les p’tits papiers…
Découvertes
Philippe Lejeune : Tri
Robert Harris : Une vie, transitant d’Angleterre en France aller-retour
M. Bauer : Retrouvée cent ans après, une correspondance énigmatique
Jean-Marie Bretagne : Un élève modèle
Pléthore ?
Catherine de Lagabbe : Un voyage de plus de 500 ans
Marie-Brunette Spire : Plaidoyer pour les archives
Francine Meurice : La femme africaine, protagoniste silencieuse…
Claudine Krishnan : Les 10 ans de l’EDAC
Les garder… ou pas ?
Laurence Martin : Autobiographie de mes archives familiales
Isabelle Valeyre : Réflexions autour d’une absence
Sonia Goldie : B(r)ouillons d’archives
MB : Le journal partagé, un « passé-au-prisme »
Finale
E. Legros Chapuis : En réparation, en compensation
(livre de Véronique Montémont et Catherine Viollet)

FONDS APA
Registre des entrées de mars à juillet 2025

CHRONIQUES
Cinéma et photo
Sylvie Jouanny : Les enjeux du récit de soi au cinéma
(interview d’Hélène Merlin pour son film Cassandre)
Bernard Massip : Kaléidoscope des amours (Fragments d’un parcoursAmoureux, film de Chloé Barreau)
Sandrine Cotteverte : Un lien intergénérationnel (exposition « Nous autres »,
photographies de Donna Gottschalk)
Livres
V. Leroux-Hugon : Marta Caraion, Géographie des ténèbres
Gérald Cahen : Queen Mimi (Hélène Gestern, Toi)
Annie Vénard : Adèle Yon, Mon vrai nom est Élisabeth
Isabelle Valeyre : Xavier Le Clerc, Le pain des Français
E. Legros Chapuis : Michèle Cohen, Des amis de longue date
Alice Bséréni : R. Abou Jamous : Gaza, vie - L’histoire d’un père et de son fils 73

VIE DE L’ASSOCIATION
Monique Bauer : Les Filles de Mai ont 25 ans
Gérald Cahen : Graham Woodroffe
E. Legros Chapuis : Ce que révèlent les titres
Prochaines manifestations APA—Publications APA 100

Couverture : réalisation originale de Pierre Kobel

Disponible

Oui